
En 1840, lors de la conférence d’une convention contre l’esclavage, les femmes ont reçu l’interdiction de prendre la parole. Indignées par cette attitude primitive, les Américaines Elizabeth Cady Stanton et Lucretia Mott réunissent plusieurs centaines de personnes, à la toute première convention pour les droits des femmes à New York.
Ensemble, elles revendiquent des droits civils, sociaux, politiques et religieux pour les femmes, dans une Déclaration de sentiments et de résolutions : « Nous tenons pour vérités allant sur soi que tous les hommes et les femmes sont créés égaux ».
Le droit de vote des femmes, en particulier, suscite les moqueries du public. C’est à partir de là qu’un mouvement est né : le Féminisme.
Le Féminisme est un mouvement qui appelle à l’égalité des droits sociaux, politiques, juridiques et économiques entre les femmes et les hommes. Sa première utilisation remonte à 1837 en France, où le socialiste Charles Fourier emploie le terme « féminisme » pour décrire la libération des femmes dans un avenir utopique. Au début des années 1900, le terme est associé au droit de vote des femmes.
En 1893, une pétition de 32 000 signatures et de 270 mètres de long en faveur du droit de vote des femmes présentée au Parlement néo-zélandais. Peu après, la Nouvelle-Zélande devient la première nation autonome à autoriser les femmes à voter et inspire les suffragettes du monde entier.
Dans le discours qu’elle a prononcé en 1851, intitulé « Ain't I a woman? » (Ne suis-je pas une femme ?), la féministe américaine et ancienne esclave souligne les différentes formes de sexisme que subissent les femmes
Célébrée le 8 mars de chaque année, la première Journée internationale des femmes, en 1911, réunit plus d’un million de personnes en Autriche, au Danemark, en Allemagne et en Suisse en soutien aux droits de vote et du travail pour les femmes.
Au cours de ses premières années, la Journée internationale des femmes devient un mécanisme de protestation contre la Première Guerre mondiale, principalement en Russie, où une gigantesque manifestation de femmes éclate, exigeant « du pain et la paix ! ». Quatre jours plus tard, le Tsar abdique. Devenue, un jour, férié national en Russie, la Journée internationale des droits des femmes a été, selon certains historiens, le déclencheur de la révolution russe.
En 1920, des médecins égyptiens s’élèvent contre les mutilations génitales féminines. Ils défient la tradition en dénonçant les effets néfastes des mutilations génitales féminines sur la santé. Au moins 200 millions de femmes et de filles en vie aujourd’hui ont été soumises à cette pratique, et il faudra attendre jusqu’à la fin du 20e siècle pour que l’expression « mutilations génitales féminines » soit adoptée à l’échelle mondiale et pour qu’elle soit classée comme une forme de violation des droits humains. Aujourd’hui, les Nations unies, les mouvements locaux de femmes, la société civile et d’autres acteurs œuvrent ensemble à l’éradication cette pratique.
Au Nigeria en 1929, on assiste à un fait marquant : la révolte des femmes d’Aba
Ces femmes étaient furieuses de leur condition sociale sous la domination coloniale. Alors pour se mobiliser, elles envoient des feuilles de palmier (similaires à une invitation sur Facebook aujourd’hui) à leurs sœurs du sud-est du Nigeria. Ensemble, elles se sont regroupés par milliers pour « assiéger » ou « partir en guerre contre » les chefs nommés de manière non démocratique, en les couvrant publiquement de honte par des chants et des danses, en frappant sur leurs murs et même en arrachant des toitures.
Malgré les vies fauchées lors des interventions violentes face aux manifestantes, celles-ci ont fini par forcer les chefs à démissionner et ont ainsi obtenu la suppression des taxes imposées sur les femmes de marchés.
Suite aux dévastations de la Deuxième Guerre mondiale, les Nations unies sont établies en 1945 pour promouvoir la coopération internationale : « Nous, peuples des Nations Unies (…) proclamons notre foi (…) dans l’égalité des droits des hommes et des femmes »
C’est là l’une des nombreuses mesures prises par les Nations unies pour établir les fondements des droits des femmes : en 1946, la Commission de la condition de la femme devient le premier organisme mondial intergouvernemental à se consacrer exclusivement à l’égalité des sexes. En 2010, ONU Femmes devient le premier organisme des Nations Unies à promouvoir exclusivement les droits des femmes.
Aujourd’hui traduite dans plus de 500 langues et dialectes, l’historique Déclaration universel des droits de l’homme (1948) établit, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, les droits essentiels et les libertés fondamentales dont tous les êtres humains – hommes et femmes – devraient pouvoir jouir.